Le château d’Acqueville tombe en ruine depuis 20 ans à cause de la gestion désastreuse des précédents propriétaires.
Lieu emblématique du patrimoine villennois, le domaine comprend un parc, un château érigé au XVIe siècle et des communs comprenant 4 bâtiments. Du fait du non-entretien, les dégâts matériels s’accumulent dans les bâtiments, le parc et le mur d’enceinte (vandalismes, squats, démolitions partielles de certaines salles par l’un des anciens propriétaires, parc non entretenu, murs d’enceintes très usés). La situation juridique et foncière s’avère très complexe, avec une division en plusieurs dizaines de lots appartenant à de nombreux propriétaires, avec une réglementation d’urbanisme contraignante, qui rend délicat l’équilibre financier de travaux de rénovation.
« Un projet qui s’accorde avec Villennes »
« Nous suivons ce dossier depuis plus de 4 ans pour tenter de trouver le chemin permettant de sortir le domaine de la déchéance dans laquelle il est entré il y a près de 20 ans, explique Olivier Daeschner, adjoint au maire délégué à l’Attractivité économique. C’est un sujet transverse car urbanisme, transitions, finances, attractivité s’y retrouvent. La Municipalité porte une attention particulière à ce site et à tout projet qui y serait développé, afin d’éviter que les difficultés passées ne se reproduisent. Notre objectif est d’orienter l’aménagement vers un projet qui s’accorde avec le cadre de vie et la préservation des patrimoines naturels et culturels de Villennes. »
Un dispositif de protection
Pour remplir ces objectifs, les élus majoritaires ont donc proposé au Conseil municipal de voter une délibération instaurant, sur le domaine d’Acqueville, un périmètre d’étude au sens de l’article L. 424-1 du Code de l’Urbanisme. La mise en place de ce dispositif permet de veiller à l’évolution adaptée du secteur sur une durée maximale de 10 ans. « Pour la commune, les enjeux sont multiples, poursuit Olivier Daeschner. Il est impératif de sécuriser ses abords (route départementale, voie ferrée). Il est également nécessaire de préserver un ensemble bâti cohérent constituant un patrimoine historique remarquable identifié au Plan local d’urbanisme intercommunale (PLUi). Notre ambition est également de permettre un accès sécurisé au parc du château à la population et d’orienter l’aménagement du château vers un usage compatible avec la typologie de la commune et les besoins des Villennois. » Cette disposition permettra à la collectivité d’opposer, le cas échéant, un sursis à statuer aux demandes d’autorisations de travaux, de constructions ou d’installations, qui pourraient porter préjudice à la mise en œuvre du projet d’aménagement envisagé.
« S’assurer de la solidité des repreneurs »
En plus de s’être munie de ce dispositif légal pour protéger l’avenir du site, la Municipalité est en discussion avec les adjudicataires, pour comprendre leur projet, son adéquation à la fois au site et à Villennes et leur capacité à le mener à bien. « Les élus souhaitent s’assurer de la solidité des repreneurs, et de l’adéquation de leurs projets non seulement aux règles d’urbanisme mais aussi aux caractéristiques de Villennes », insiste l’élu délégué à l’Attractivité économique.
La volonté d’un parc ouvert au public
Parmi ses objectifs sur l’avenir du site, la Municipalité souhaite que le parc soit accessible aux Villennois. Cela nécessite certains prérequis :
Faillites et multipropriété
À la suite de la faillite du propriétaire privé qui avait totalement restauré le domaine de 1980 à 2005, le domaine d’Acqueville a été divisé il y a plus de 15 ans en une copropriété de 36 lots dont un lot « majoritaire ». La société qui a procédé à cette division a cependant elle aussi fait faillite.
Son lot, le lot « majoritaire », a alors été acquis par une société qui a elle aussi fait faillite (la 3ème !). C’est ce lot qui a fait l’objet d’une adjudication en deux temps, en mai et en juillet 2024. Il comprend le parc avec ses murs et espaces verts, trois bâtiments des communs, les parties communes et un lot à l’intérieur du château.