L'ancienne ferme seigneuriale et la tuilerie

Au bout du chemin du Bosquet,  le chemin de la Tuilerie rappelle qu’une tuilerie se trouvait, entourée de vignes, en bordure de l’actuel chemin de la Côte ; appartenant aux seigneurs comme Marolles et Beaulieu, elle fut décrite ainsi, lors de sa vente comme bien national en 1795 :


Un terrain sur lequel est construit le four, les bâtiments halles, moules, travails et plate-formes du séchoir à usage et servant à l’exploitation de la Thuillerie […] tenant d’un bout la sente séparant les vignes, d’autre bout une pièce de terre dépendant de l’exploitation de la ferme de Marolles, d’un côté le sieur Ménard et d’autre côté un bois en bosquet appartenant à la nation représentant l’émigré Gilbert Voisins, sur lequel terrain est construit le four à tuiles […]. Le bâtiment de la halle […] dans laquelle est pratiquée une petite salle à cheminée, la dite halle ajourée sur partie des refends et côtés, comble en charpente à deux égouts couvert en tuiles. Les bâtiments des moules […] aussi couverts en tuiles, ensemble des fosses pour travailler la glaise.

La mare au Trou, à l’autre extrémité du chemin, se serait formée dans une cavité, créée par l’extraction de l’argile employée pour fabriquer les briques des fours des plâtrières. Vous pouvez apercevoir les bâtiments construits, à la fin du XIXe siècle, à l’emplacement de l’ancienne ferme seigneuriale.

Une maison […], composée par bas d’une salle à cheminée & four, un cellier ; au premier étage deux chambres, grenier au-dessus couvert en thuille, escalier hors œuvre, cour & jardin clos de murs […], dans lesquels se trouvent un toit à porc & un petit caveau. Le bâtiment de la Plâtrière […]. Une pièce de terre en labour, lieu-dit Beaulieu, plantée d’arbres fruitiers, […]. Une pièce de terre en labour, même lieu […]. Une autre pièce de terre même lieu […].

La ferme avait été donnée, en 1717, au seigneur de Villennes, Nicolas Dongois, par celui de Médan, Jean de Mororgues Bourdin. Marolles et Beaulieu, qui avaient donc le même propriétaire, ont, le plus souvent, été louées à des personnes d’une même famille. Parmi les fermiers de Beaulieu avant la Révolution, se trouvaient Jean Marie, dont le frère Pierre était fermier de Marolles (tous deux furent « inhumés » dans l’église de Médan), puis la famille Deberry, exploitant également Marolles. Jean Redaux acquit les deux fermes lors de l’adjudication de 1795. La famille Voyer, qui résidait à Beaulieu, exploitait sa tuilerie comme celle de Breteuil. Parfait Voyer vendit la propriété en 1889 à Jules Mathias, qui démolit les anciens bâtiments et construisit une nouvelle maison.

La tour de Beaulieu

La tour,visible depuis le centre de Villennes, ne figurait pas dans la description de la propriété en 1795. Un plan des plâtrières de 1868 et les cartes d’état-major de 1887 et 1948 laissent penser qu’elle était, autrefois, un moulin à vent.






Une éolienne, qui n’existe plus, y fut construite en 1889.


La tour pouvait encore être aperçue dans la première décennie du XXIe siècle. Enserrée par une maison bâtie tout autour, elle est désormais cachée par une résidence, construite en 2015.

La villa



Le dentiste parisien Georges Viau (1855-1939) acheta et aménagea la maison de Jules Mathias en 1897. Collectionneur d'art enthousiaste des Impressionnistes, il posséda de très nombreuses œuvres importantes de Pissaro, Renoir, Monet, Sisley, Degas et Cézanne.


Pour décorer sa villa, le Dr Viau fit appel à Georges d’Espagnat, qui venait d’orner la salle à manger de son marchand de tableaux, Paul Durand-Ruel.




Pendant quelques années vers 1920, un restaurant a été installé dans la villa de Beaulieu. Les bâtiments ont été démolis en avril 2013 pour laisser la place à  une résidence.